Je me dirige vers la rue de Vaugirard où je demeure. Je rentrerai chez moi si je ne me sens pas l’envie de prendre Le thé ailleurs. Je ne suis pas pressé.
Voici que les piétons du trottoir forment le banc de sardines. Ils se trouvent en présence d’un barrage qui force les courants à se diviser. Des travaux, les éternels travaux de la voirie, ouvrages de Pénélope, nous arrêtent encore mieux que le bâton de maréchal du sergent de ville. Pourtant il n’y a là qu’un ouvrier blanc de chaux poudré de ciment et constellé d’étoiles de goudron, lequel a bien plus l’aspect du Pierrot de l’ancienne école que d’un nouveau citoyen conscient et organisé. Il désorganise à merveille toute la circulation, rien qu’en demeurant le menton sur le manche de sa pelle. Il s’agit, je crois, d’enlever un tas de sable. J’ai remarqué qu’on met des tas de sable un peu partout et qu’on les dérange selon la couleur du ciel : s’il pleut, on le disperse, s’il fait beau, on le ramasse. Il y a certainement des raisons, seulement on ne les connaît plus (elles datent du temps des chevaux) et le banc de sardines attend toujours qu’on lui ouvre les écluses. De son côté, le Pierrot contemple la foule avec le sourire.
C’est amusant, je tire mon carnet pour y jeter un trait de son attitude où il y a la non-