Scène II.
Qui frappe ?
Demandez-vous quelqu’un, monsieur ?
C’est un petit exploit que j’ose vous prier
De m’accorder l’honneur de vous signifier.
Monsieur, excusez-moi, je n’y puis rien comprendre :
Mon père va venir qui pourra vous entendre.
Il n’est donc pas ici, mademoiselle ?
Non.
L’exploit, mademoiselle, est mis sous votre nom.
Monsieur, vous me prenez pour une autre, sans doute :
Sans avoir de procès, je sais ce qu’il en coûte ;
Et si l’on n’aimait pas à plaider plus que moi,
Vos pareils pourraient bien chercher un autre emploi.
Adieu.
Mais permettez…
Je ne veux rien permettre.
Ce n’est pas un exploit.
Chanson !
C’est une lettre.
Encor moins.
Mais lisez.
Vous ne m’y tenez pas.
C’est de monsieur…
Adieu.
Léandre.
C’est de monsieur…
À se faire écouter : je suis tout hors d’haleine.
Ah ! L’Intimé, pardonne à mes sens étonnés ;
Donne.
Vous me deviez fermer la porte au nez.
Et qui t’aurait connu déguisé de la sorte ?
Mais donne.
Aux gens de bien ouvre-t-on votre porte.
Eh ! donne donc.
La peste !
Avec votre billet retournez sur vos pas.
Tenez. Une autre fois ne soyez pas si prompte.
Scène III.
Oui, je suis donc un sot, un voleur, à son compte !
Un sergent s’est chargé de la remercier ;
Et je lui vais servir un plat de mon métier.
Je serais bien fâché que ce fût à refaire,
Ni qu’elle m’envoyât assigner la première.
Mais un homme ici parle à ma fille ! Comment !
Elle lit un billet ! Ah ! c’est de quelque amant.
Approchons.
Le croirai-je ?
Que l’on ne gagne rien à plaider contre lui.
C’est mon père !
Que si l’on nous poursuit nous saurons nous défendre.
Comment ! C’est un exploit que ma fille lisoit !