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Page:Racine - Œuvres, t2, éd. Mesnard, 1865.djvu/65

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ACTE I, SCÈNE III.
PYRRHUS.

Ah ! qu’ils s’aiment, Phœnix : j’y consens. Qu’elle parte.
Que charmés l’un de l’autre, ils retournent à Sparte :
255Tous nos ports sont ouverts et pour elle et pour lui.
Qu’elle m’épargneroit de contrainte et d’ennui !

PHŒNIX.

Seigneur…

PYRRHUS.

Seigneur…Une autre fois je t’ouvrirai mon âme :
Andromaque paroît.


Scène IV.

PYRRHUS, ANDROMAQUE, CÉPHISE[1]
PYRRHUS.

Andromaque paroît.Me cherchiez-vous, Madame ?
Un espoir si charmant me seroit-il permis[2] ?

ANDROMAQUE.

260Je passois jusqu’aux lieux où l’on garde mon fils.
Puisqu’une fois le jour vous souffrez que je voie
Le seul bien qui me reste et d’Hector et de Troie,
J’allois, Seigneur, pleurer un moment avec lui :
Je ne l’ai point encore embrassé d’aujourd’hui.

PYRRHUS.

265Ah ! Madame, les Grecs, si j’en crois leurs alarmes,
Vous donneront bientôt d’autres sujets de larmes.

  1. Dans l’indication des personnages de cette scène, l’édition de 1736(a) ajoute le nom de PHŒNIX, qui n’est point dans les anciennes éditions.

    (a). Il est bon de remarquer ici que dans l’Avertissement de cette édition de 1736, p. xiii, il est dit : « Pour donner la tragédie d’Andromaque telle que les comédiens la représentent, on s’est servi de leur exemplaire. »
  2. Cet hémistiche : « un espoir si charmant, » se trouve aussi dans l’Alexandre, vers 1168.