Page:Racine - Œuvres, t4, éd. Mesnard, 1865.djvu/270

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hautement contre la nouvelle secte. M. Racine, élevé à Port-Royal, s’étoit donné au théâtre : il en prit la défense. » On voit aisément la confusion : l’édition donnée par Nicole de ses Visionnaires en 1667 n’avait pu être l’occasion de la lettre écrite par Racine au commencement de 1666. Nous avons sur le point de départ de la querelle, outre le témoignage de Jean-Baptiste Racine, celui de Racine lui-même, qui rappelle dans sa lettre les passages de la première Visionnaire dont il avait été blessé, et le témoignage de Nicole, qui, dans l’édition des Imaginaires imprimée en 1667, inséra les deux réponses que des amis de Port-Royal avaient adressées à Racine, et les fit précéder de quelques mots d’explication. Cette édition de 1667, qui forme deux volumes in-12, ayant pour titre l’un : les Imaginaires, etc., par le Sr de Damvilliers (à Liège, chez Adolphe Beyers, M.DC.LXVII), l’autre : les Visionnaires, etc., sans nom d’auteur, donne l’une des deux réponses à la page 394, et l’autre à la page 418 du tome second. L’Avertissement qui est en tête de ce même tome a le passage suivant aux pages 20 et 21 : « Pendant qu’on démêloit cette querelle avec le sieur des Marets, on en fit une à l’auteur des Visionnaires sur quelques mots qu’il avoit dits en passant, dans la première de ces lettres, contre les romans et les comédies. Un jeune poëte s’étant chargé de l’intérêt commun de tout le théâtre, l’attaqua par une lettre qui courut fort dans le monde, où il contoit des histoires faites à plaisir, et il enveloppoit tout le Port-Royal dans ce différend particulier qu’il avoit avec l’auteur des Visionnaires ; car il y déchiroit fort M. le Maistre, la feue Mère Angélique, l’auteur des Enluminures et de la traduction de Térence. Tout étoit faux dans cette lettre et contre le bon sens, depuis le commencement jusques à la fin. Elle avoit néanmoins un certain éclat qui la rendoit assez proportionnée aux petits esprits dont le monde est plein : de sorte qu’il y eut deux personnes qui crurent à propos d’y répondre, et ils le firent en effet d’une telle manière que ceux qui avoient témoigné quelque estime pour cette lettre eurent honte d’en avoir ainsi jugé. On a cru que l’on seroit bien aise que l’on conservât ces deux réponses en les insérant dans ce recueil, d’autant plus que le monde fut partagé dans le jugement qu’il en fit, les uns ayant plus estimé celle qui parut la première, et qui par cette raison