Car enfin il vous hait. Son ame ailleurs épriſe
N’a plus…
Ses regards, Ces diſcours vous l’ont-ils donc appris ?
Jugez-vous que ma veuë inſpire des mépris ?
Quelle allume en un cœur des feux ſi peu durables ?
Peut-eſtre d’autres yeux me ſont plus favorables.
Pourſuivez. Il eſt beau de m’inſulter ainſi.
Cruelle, c’eſt donc moy qui vous mépriſe ici ?
Vos yeux n’ont pas aſſez éprouvé ma conſtance ?
Je ſuis donc un témoin de leur peu de puiſſance ?
Je les ay mépriſez ? Ah ! Qu’ils voudroient bien voir
Mon Rival, comme moy, mépriſer leur pouvoir.
Que m’importe, Seigneur, ſa haine, ou ſa tendreſſe ?
Allez contre un Rebelle armer toute la Gréce.
Rappprtez-luy le prix de ſa rebellion.
Qu'on faſſe de l’Epire un ſecond Ilion.
Allez. Apres cela, direz-vous que je l’aime ?
Madame, faites plus, & venez-y vous-meſme.
Voulez-vous demeurer pour oſtage en ces lieux ?
Venez dans tous les cœurs faire parler vos yeux.
Faiſons de noſtre haine une commune attaque.
Mais, Seigneur, cependant s’il épouſe Andromaque ?
Hé Madame !
Si d’une Phrygienne il devenoit l’Eſpoux.
Et vous le haïſſez ? avoüez-le, Madame,