Page:Racine - Les Plaideurs, Barbin, 1669.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LÉANDRE

Tu ne ſeras qu’un ſot. Vous vous morfondez là,
Mon père. Petit Jean, ramenez votre maître,
Couchez-le dans ſon lit ; fermez porte, fenêtre ;
Qu’on barricade tout, afin qu’il ait plus chaud.

PETIT JEAN

Faites donc mettre au moins des garde-fous là-haut.

DANDIN

Quoi ? L’on me mènera coucher ſans autre forme ?
Obtenez un arrêt comme il faut que je dorme.

LÉANDRE

Hé ! par proviſion, mon père, couchez-vous.

DANDIN

J’irai ; mais je m’en vais vous faire enrager tous :
Je ne dormirai point.

LÉANDRE

Je ne dormirai point. Hé bien ! à la bonne heure !
Qu’on ne le quitte pas. Toi, L’Intimé, demeure.