Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/63

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TRAGÉDIE. n

Lui feul aux yeux d'un Juif découvrit le deflein De deux traîtres tout prêts à vous percer le fein. Hélas , ce Juif jadis m'adopta pour fa fille l

ASSUÉRUS,

Mardochée î

E s T H £ R. Il reftoit feul de notre famille. Mon père étoit fon frère. Il defcend comme moi Du fang infortuné de notre premier roi. Plein d'une jufte horreur pour un Amalécite , Race , que notre Dieu de fa bouche a maudite , Il n'a, devant Aman , pu fléchir les genoux , Ni lui rendre un honneur qu'il ne croit dû qu'à vous. De-là , contre les Juifs & contre Mardochée , Cette haine, Seigneur , fous d'autres noms cachée. En vain de vos bienfaits Mardochée eft paré. A la porte d'Aman eft déjà préparé D'un infâme trépas l'inftrument exécrable. Dans une heure au plus tard ce vieillard vénérable , Des portes du palais par fon ordre arraché , Couvert de votre pourpre , y doit être attaché.

ASSUÉRUS.

Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer m.on ame l Tout mon fang de colère 8c de honte s'enfîamme. J'étois donc le jouet ■ . . Ciel , daigne m'éclairer î Un moment fans témoins cherchons à refpirer. Appeliez Mardochée , il faut auffi l'entendre.

( Affuêrus s'éloigne )

Une Israélite. Yériçé , que j'implore , achève de defcendre î *"

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