Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nuages sur la physionomie du jeune homme, elle en attribua la cause à l’incertitude où il était sur les dispositions d’Elena ; elle se hasarda à dissiper cette inquiétude et à relever les espérances de Vivaldi, qui la quitta un peu rassuré, quoiqu’il n’eût pu obtenir encore la faveur de voir la jeune fille.

À peine était-il de retour au palais, que la marquise, malgré l’heure avancée, l’envoya chercher pour lui faire subir une scène semblable à celle qu’il avait eue avec son père, avec cette différence toutefois qu’elle l’interrogea avec plus d’adresse et l’observa avec plus de sagacité. Vivaldi d’ailleurs ne perdit pas un seul instant le respect qu’il devait à sa mère ; la marquise, de son côté, prit soin de ménager la passion de son fils et montra moins de violence que le marquis dans ses remontrances et dans ses menaces. Modération facile à une femme adroite qui avait déjà préparé les moyens d’entraver les projets de son fils.

Vivaldi ne connaissait pas assez le caractère de sa mère pour savoir combien ses résolutions étaient redoutables ; il la quitta donc sans se laisser effrayer ni détourner de son but. Mais la marquise, désespérant de triompher à force ouverte, avait pris pour auxiliaire un homme doué du genre de talents qu’il lui fallait, et dont elle connaissait à fond le génie et le caractère.

Il y avait alors chez les dominicains du couvent de Spirito Santo, à Naples, un religieux appelé le père Schedoni. Sa famille était inconnue, et lui-même avait grand soin, en toute occasion, d’étendre sur son origine un voile impénétrable ; il éludait