Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

affecté ; mais Vivaldi, frappé par son regard pénétrant, recula involontairement, comme s’il eût eu l’instinct du complot machiné contre lui.


Vivaldi continuait ses visites à la villa Altieri, et peu à peu Elena avait consenti à se trouver en tiers avec lui et sa tante. Leur entretien roulait le plus souvent sur des sujets indifférents ; car la signora Bianchi, appréciant le caractère et les sentiments de sa nièce, savait que Vivaldi réussirait plus sûrement auprès d’elle par la réserve et la discrétion que par l’étalage d’une tendresse déclarée. La jeune fille, jusqu’à ce que son cœur fût tout à fait subjugué, pouvait prendre ombrage d’une poursuite qui s’affichait trop ouvertement, et il faut dire que ce danger diminuait de jour en jour à mesure que les entrevues devenaient plus fréquentes.

La signora Bianchi avait positivement déclaré à Vivaldi qu’il n’avait pas de rival à craindre. Elena, disait-elle, avait constamment repoussé tous les admirateurs qui étaient venus la chercher dans sa retraite ; sa réserve actuelle provenait de la crainte que lui inspirait l’opposition de la famille Vivaldi, et non pas de son indifférence. Ainsi rassuré, le jeune homme cessa de presser Elena, attendant tout de la confiance qu’il s’attachait à lui inspirer, pendant que ses espérances étaient entretenues par la vielle dame, gagnée à sa cause et habile à la plaider.

Plusieurs semaines se passèrent ainsi, au bout