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Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/58

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L’orpheline n’oublia pas de s’informer du sort de Geronimo et du vieux moine qui l’avaient aidée à fuir et elle fut heureuse d’apprendre qu’ils n’avaient pas été inquiétés pour cette généreuse action.

La religieuse, après avoir raconté ce qui s’était passé, interrogea Elena sur ce qui lui était arrivé depuis sa fuite du couvent de Santo-Stephano. La jeune orpheline, heureuse de trouver une confidente, lui fit le récit de ses tragiques aventures. Quand elle fut arrivée à l’endroit où le comte de Bruno lui avait déclaré qu’il était son père, Olivia pâlit et s’écria :

— Quoi ! vous seriez donc… ma fille ! l’enfant que j’avais confiée à ma sœur Bianchi ?… Mais alors votre père, dites-vous ? non, mon enfant, non, votre père n’est plus.

Elena, au comble de la stupeur, considérait Olivia d’un air égaré, en murmurant :

— Ai-je bien compris ?… est-ce donc ma mère que je vois ?…

— Oui, répondit Olivia, d’un accent solennel, oui, je suis ta mère et ma bénédiction est avec toi.

Elena tomba dans les bras de sa mère qui s’efforça de calmer son agitation. Enfin, Olivia demanda des nouvelles de sa sœur Bianchi. Apprenant sa mort, elle fut fort affectée et avoua qu’elle s’y attendait, n’ayant plus reçu aucune lettre de sa sœur.

Ce ne fut que quelques jours après que Olivia donna à sa fille des détails sur sa famille. La première partie du récit s’accordait avec la déposition du père Ansaldo ; mais ce qui suivait n’était connu que d’elle-même, de sa sœur Bianchi et d’un médecin.

On a vu plus haut que le comte Marinella, après avoir poignardé sa femme, avait fui. La malheureuse comtesse fut portée dans sa chambre, où l’on reconnut que sa blessure n’était pas mortelle. Mais l’atroce attentat dont elle venait d’être victime, la décida à