Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/67

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L’équipage avança, et l’obscurité s’augmentant, fit mieux sentir l’utilité d’un guide : les sentiers qui s’ouvroient de temps à autre dans les montagnes, eussent ajouté à leur perplexité. Emilie apperçut à une grande distance, comme un nuage brillant dans les airs. Que vois-je ? s’écria-t-elle. Mais Saint-Aubert reconnut le sommet d’une montagne beaucoup plus élevée que les autres, et dont la neige réfléchissoit encore les derniers rayons du soleil.

À la fin on distingua les lumières du hameau ; on vit quelques masures, ou plutôt on les discerna au moyen du ruisseau qui reflétoit encore la foible clarté du crépuscule.

L’étranger s’avança, et Saint-Aubert apprit qu’il n’existoit là ni auberge, ni maison publique d’aucun genre : l’étranger s’offrit à chercher un asyle ; Saint-Aubert le remercia, et comme le village étoit fort près, il descendit pour l’accompagner, tandis qu’Emilie suivoit dans la voiture.

En cheminant, Saint-Aubert demanda à son compagnon s’il avoit fait une bonne chasse. — Non, monsieur, répliqua-t-il, et ce n’étoit même pas mon projet ; j’aime ce pays, et me propose de le parcourir