CHAPITRE IV.
Saint-Aubert se réveilla de bonne heure ; le sommeil l’avoit rafraîchi, il désira de partir promptement. Valancourt déjeûna avec lui, et raconta que, peu de mois auparavant, il avoit été jusque Beaujeu, ville notable du Roussillon, et Saint-Aubert, sur son conseil, se décida à suivre cette route.
Le chemin de traverse, et celui qui conduit à Beaujeu, dit Valancourt, se joignent à une lieue et demie d’ici. Je puis, si vous le voulez permettre, y diriger votre muletier ; il faut que je me promène, et la promenade que je ferai avec vous me sera plus agréable que toute autre.
Saint-Aubert reçut la proposition avec reconnoissance. Ils partirent ensemble, mais le jeune homme ne voulut point consentir à se placer dans la voiture.
La route, au pied des montagnes, suivoit une riante vallée, toute brillante de verdure, et parsemée de bocages. De nombreux troupeaux s’y reposoient à l’ombre des petits chênes, des hêtres et des sycomores ; le