Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/171

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envers elle, sa dureté envers les autres, lui paroissoient insupportables. Elle n’avoit pas le désir d’habiter avec son oncle M. Quesnel. La conduite de celui-ci, à l’égard de son père et d’elle-même, suffisoit bien pour la convaincre qu’elle ne feroit que changer d’oppresseurs. Elle n’avoit pas non plus intention de consentir aux propositions de Valancourt, et de se marier immédiatement, quoique ce parti lui assurât un protecteur légitime et généreux. Les principales raisons qui avoient d’abord déterminé sa conduite subsistaient encore ; celles qui auroient alors justifié sa démarche n’avoient maintenant aucune valeur. L’intérêt de Valancourt, sa réputation, lui étoient sans doute trop chers pour consentir à une union précipitée, qui n’auroit pu qu’y porter préjudice. Une retraite convenable et sûre lui demeuroit ouverte en France : elle pouvoit retourner au couvent où elle avoit reçu autrefois tant de témoignage de bonté. Il y avoit dans cet asyle un attrait bien puissant pour son cœur ; il renfermoit les restes de son père. Elle pouvoit y rester d’une manière décente et paisible, jusqu’à ce que le bail de la Vallée fût fini, ou jusqu’à ce que l’arrangement des affaires de M. Motteville la mît dans le cas d’évaluer la fortune de