Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/81

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silence de Valancourt l’affligeoit encore plus qu’il ne la surprenoit, puisqu’elle ne l’attribuoit point à sa véritable cause ; mais quand, à la veille de quitter Toulouse, elle n’entendit point dire qu’il lui fût permis de prendre congé d’elle, sa douleur l’emporta, et malgré sa résolution, elle demanda à madame Montoni si cette consolation lui avoit été refusée. Sa tante l’en assura, et elle ajouta même, qu’après l’insolence de sa conduite dans leur dernière conversation, et la persécution que M. Montoni avoit soufferte de ses épîtres, aucune prière ne la feroit obtenir.

Si le chevalier eût attendu de nous cette faveur, dit-elle, il eût dû se comporter différemment. Il devoit attendre patiemment que nous fussions disposés à l’accorder ; il ne m’auroit pas accablée de reproches, parce que je persistais à lui refuser ma nièce ; il n’auroit pas excédé M. Montoni, qui ne jugeoit pas convenable d’entrer en discussion sur un pareil enfantillage. Sa conduite a été dans tout ceci extrêmement déplacée et présomptueuse : je désire qu’on ne me prononce jamais son nom, et que vous nous délivriez de ces ridicules tristesses, de ces soupirs, de ces airs sournois, qui feroient croire que vous êtes prête à