de son appartement. À ce moment plusieurs personnes entrèrent dans la salle par la porte opposée : elle les vit à l’extrémité des arcades, et recula sur-le-champ ; mais l’agitation de ses esprits, l’étendue de l’obscurité de la salle, l’avoient empêchée de distinguer les étrangers. Toutes ses craintes n’avoient qu’un objet ; cet objet se présenta à elle ; elle crut qu’elle avoit vu le comte Morano.
Quand elle les vit hors de la salle, elle hasarda d’y rentrer, et remonta chez elle sans rencontrer personne ; elle resta dans sa chambre, agitée de mille frayeurs, et prêtant l’oreille au moindre bruit. Entendant, à la fin, des voix sur le rempart, elle courut à sa fenêtre, et reconnut Montoni qui se promenoit avec le signor Cavigni : ils s’arrêtoient souvent, se regardoient l’un et l’autre, et leur conversation paroissoit fort animée.
De plusieurs personnes qu’elle avoit remarquées dans la salle, elle ne voyoit que le seul Cavigni ; ses alarmes s’augmentèrent bientôt en entendant marcher dans le corridor : elle s’attendoit à un message du comte. Annette parut.
— Ah ! mademoiselle, s’écria-t-elle, voilà le signor Cavigni arrivé. Que je suis donc