Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/105

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roit le premier sous la voûte. Ils ont apporté des nouvelles. — Quelles nouvelles ? — Ils ont apporté la nouvelle qu’un parti des ennemis, comme ils le disent, vient sur leurs pas attaquer le château. Ainsi, je pense, tous les officiers de justice vont l’assiéger, tous ces terribles personnages qu’on rencontroit souvent à Venise.

— Mon Dieu ! je vous rends grâces, dit Emilie avec ferveur. Il me reste quelqu’espérance.

— Que voulez-vous dire, mademoiselle ? Voudriez-vous tomber dans les mains de ces gens-là ? Je tremblois en passant près d’eux, et j’aurois deviné ce qu’ils étoient, si Ludovico ne me l’eût pas dit.

— Nous ne pouvons pas être plus mal que nous ne sommes ici, dit Emilie. Mais quelle raison avez-vous de croire que ce soient des officiers de justice ?

— C’est que tous nos gens, mademoiselle, sont dans une frayeur, dans un trouble ! Je ne connois que la justice qui puisse les faire trembler ainsi. Je pensois que rien ne les épouvanteroit, à moins que ce ne fût un revenant ; mais à présent il y en a qui se fourrent dans les caves. Ne dites pas cela à monsieur, mademoiselle. J’en ai entendu deux qui disoient… — Sainte Vierge ! qu’a-