Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/48

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probable, puisque le personnage avoit pu lui parler, et s’étoit tenu dans le silence, et qu’à l’instant où elle-même avoit dit un mot, la figure, tout à coup, avoit quitté la place.

Pendant qu’elle revoit ainsi, deux sentinelles passèrent sur le rempart, en s’entretenant avec vivacité. Elle saisit quelques mots, et apprit qu’un de leurs camarades étoit tombé sans connoissance. Bientôt après, trois autres soldats s’avancèrent fort lentement, et elle, ne distingua qu’une voix basse par intervalle. À mesure qu’ils approchoient, elle vit que celui qui parloit étoit soutenu de ses camarades ; elle les appela, et demanda ce qui étoit arrivé. Au son de sa voix, ils s’arrêtèrent, ils regardèrent ; elle leur répéta sa question. On répondit que Roberto, leur camarade, avoit éprouvé un accès, et que le cri qu’il avoit fait en tombant avoit donné une fausse alarme.

— Est-il sujet à ces accès ? dit Emilie.

— Oui, signora, répliqua le soldat ; mais quand je ne le serois pas, ce que j’ai vu eût effrayé le pape lui-même.

— Qu’est-ce que vous avez vu ? dit Emilie tremblante.

— Je ne puis dire, ni ce que c’étoit, ni