Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/110

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vous êtes bien convaincue que le vif intérêt que je prends à vous m’a seul engagé à vous en parler. — Je le crois, monsieur, dit Emilie.

— Restons sous ces arbres, continua le comte, qui remarquoit sa pâleur. Voici un siège, vous êtes fatiguée. Ils s’assirent, et le comte poursuivit : — Plus d’une jeune personne, dans la position où vous êtes, trouveroit après une connoissance aussi peu ancienne que la nôtre, la conduite que je tiens plus impertinente qu’amicale ; mais l’étude que j’ai faite de votre esprit et de votre caractère m’empêche de craindre cela de vous. Notre connoissance est nouvelle, mais elle a assez duré pour vous assurer mon estime, et m’inspirer pour votre bonheur un tendre et vif intérêt. Vous méritez d’être heureuse, et je suis persuadé que vous le serez. Emilie remercia d’un signe, et fit un soupir. Le comte reprit : — Je me trouve dans une position délicate, mais le désir de vous rendre un service important doit l’emporter sur tout le reste. Voudriez-vous m’informer de la manière dont vous avez connu le chevalier Valancourt, si le sujet ne vous afflige pas trop ?

Emilie raconta brièvement comment il l’avoit rencontrée avec son père ; elle pria