Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/157

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nant. — Que savez-vous ? dit Emilie. — Oh ! mademoiselle, nous n’avons pas à présent le temps de causer. Montons ; la porte à gauche est celle qu’il nous faudra ouvrir.

Arrivées au palier, Dorothée mit la clef dans la serrure. Ah ! dit-elle en s’efforçant de la tourner, il y a si long-temps qu’on n’y a touché, que peut-être elle ne pourra s’ouvrir. Emilie, plus adroite, tourna la clef, ouvrit la porte, et elles entrèrent dans une pièce antique et spacieuse.

— Hélas ! s’écria Dorothée en entrant, la dernière fois que j’ai passé cette porte, je suivois le corps de ma pauvre maîtresse !

Emilie, frappée de cette circonstance, et affectée de la vaste obscurité de cette salle, garda le silence. Elles parcoururent une enfilade de pièces, et parvinrent dans une grande chambre, où l’on distinguoit encore un reste de magnificence.

— Reposons-nous ici, mademoiselle, dit Dorothée d’une voix foible ; nous allons entrer dans la chambre où ma chère dame est morte. Cette porte y conduit. Ah ! mademoiselle, pourquoi m’avez-vous fait venir ici ?

Emilie tira un des fauteuils massifs qui meubloient l’appartement ; elle engagea Dorothée à s’asseoir et à se tranquilliser.