Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/29

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cherches. Je retournai à ma prison, dont cette place étoit éloignée.

— Je me souviens parfaitement, dit Emilie, de la conversation dont vous parlez ; elle effraya beaucoup la société de Montoni ; et j’avouerai que je fus assez foible pour partager cet effroi.

M. Dupont et Emilie continuèrent à parler de Montoni, de la France, et du plan de leur voyage. Emilie lui apprit qu’elle avoit l’intention de se retirer en Languedoc, dans un couvent où elle avoit reçu de grandes marques d’intérêt ; elle comptoit de-là écrire à son parent M. Quesnel, pour l’informer de sa conduite ; elle avoit le projet d’attendre que la Vallée revînt entre ses mains, et espéroit que sa fortune lui permettroit alors de l’habiter. Dupont lui donna lieu de croire que les propriétés dont Montoni avoit voulu la dépouiller, n’étoient pas à jamais perdues ; il la félicita d’avoir échappé à Montoni, qui sans doute l’eût gardée prisonnière toute la vie. La possibilité de retrouver les biens de sa tante, et pour Valancourt et pour elle, répandit un rayon de joie dans le cœur d’Emilie. Depuis plusieurs mois elle n’avoit rien éprouvé de semblable ; elle s’efforça néanmoins de le dissimuler à Dupont, pour lui