Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/102

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toit servi dans la route. Les échos prolongèrent le coup ; l’aboiement recommença, et c’étoit celui de plusieurs chiens. On n’entendit pas d’autre bruit. Le comte recula de quelques pas, pour voir si la lumière étoit encore dans la tour ; elle avoit disparu. Il alloit frapper un autre coup ; un murmure de voix le lui fit suspendre : ces voix étoient trop éloignées pour produire autre chose qu’un murmure. Le comte frappa plus fort, et le plus profond silence succéda : il paroissoit que les habitans avoient entendu ce bruit. Les précautions qu’ils prenoient pour admettre les étrangers, en firent concevoir une opinion favorable. — Ce sont, je pense, disoit le comte, des chasseurs, des bergers qui ont, comme nous, cherché pour cette nuit un asyle dans ces murs : ils craignent en nous de véritables voleurs ; il faut que je les rassure. — Nous sommes amis, s’écria-t-il très-haut ; nous demandons un asyle pour cette nuit. — Bientôt il entendit marcher. Une voix demande : — Qui appelle ? — Amis, reprit le comte : ouvrez la porte, et vous en saurez davantage. — On entendit tirer de forts verroux : un homme, armé comme un chasseur, se présenta, et dit : — Que demandez-vous si tard ? — Le comte fit signe à son cortège,