Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paroles ; il tâcha d’accueillir l’espoir que son ami lui présentoit, et consentit à prolonger sa visite au château.

Quand les religieuses furent retirées, Emilie se souvint du rendez-vous que lui avoit donné la sœur Françoise ; elle la trouva dans sa cellule, en prières, à genoux devant une petite table ; elle avoit devant elle une image ; au-dessus étoit une lampe qui éclairait sa petite chambre. Elle tourna la tête quand on ouvrit la porte, et fit signe à Emilie d’entrer ; Emilie se plaça en silence sur le lit de la religieuse, jusqu’à ce que sa prière fût finie. Sœur Françoise se releva, prit la lampe, et la remit sur la table. Emilie y reconnut quelques ossemens humains, à côté d’un sablier simple. Elle fut émue ; la religieuse ne s’en aperçut pas, et s’assit près d’elle sur sa couche. — Votre curiosité, ma sœur, dit-elle, vous a rendue bien exacte ; mais vous n’avez rien de remarquable à découvrir dans l’histoire de la pauvre Agnès. J’ai évité de parler d’elle en présence de nos sœurs, parce que je ne veux pas leur apprendre son crime.

— Je suis flattée de votre confiance, dit Emilie ; je n’en abuserai pas.

— Sœur Agnès, reprit la religieuse, est d’une famille noble ; la dignité de son air a