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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

En l’admirant, François oubliait peu à peu qu’elle était sa mère. Elle se prêtait à cet oubli, car elle parlait sur un ton vif que François ne lui avait jamais connu.

Chose incroyable, à ce contact, Mme d’Orgel se sentait rajeunir. Elle, toujours si déférente, devait se contraindre pour ne point voir en Mme de Séryeuse une compagne d’enfance que l’on retrouve.

Après le déjeuner Mme de Séryeuse et Mme d’Orgel causaient ensemble ; et comme François contemplait ce tableau, le comte d’Orgel, pour se distraire de son silence, regarda ceux qui étaient accrochés aux murs. Mais son œil s’égarait dans le vague. Mme de Séryeuse qui ne prenait pas ce manège pour de l’impatience, crut que quelque chose intriguait son hôte dont l’œil semblait posé sur une miniature, qu’en réalité il ne voyait pas.

— Vous regardez ce portrait ?

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