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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

de bruit : il consacrait sa vie à l’amélioration de la race chevaline. Hortense tenait-elle de son ancêtre le maréchal Radout, commis-boucher dans son âge tendre, cette carnation trop riche, cette chevelure crespelée, dont on se demande si elles ne résultent pas du voisinage des viandes crues ? Bonne femme, bonne fille, elle prévenait en sa faveur les gens du commun qui la trouvaient belle femme. Bonne fille, et même bonne arrière-petite-fille, puisque, loin de renier ses origines, elle rendait hommage au maréchal jusque dans ses amours. Elle n’avait le goût que de la santé des Halles, et on lui reprochait d’avoir des appétits malsains !

La jeune génération lui en montrait moins rigueur que la sienne, et les Orgel, dont on ne pouvait pourtant mettre la moralité en doute, ne la tenaient pas à l’écart. C’est ainsi que François qui ne connaissait pas les Orgel, connaissait Hortense.

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