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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

l’ennui de n’être point convenable. Mais quelle ne fut pas sa stupeur quand, au bruit des klaxsons, hommes et femmes s’envolèrent, faisant disparaître la table comme un décor de féerie. L’un d’eux ouvrit la porte à deux battants et s’empressa au-devant de la Princesse. C’était Gérard, et, on le devine, cette table nombreuse le reste du personnel. Chacun à l’arrivée des clients avait regagné son poste. Gérard, qui depuis quelques jours se voyait abandonné par la chance dans un dancing vide, voulait au moins se concilier son personnel et le gavait des vivres de la veille, destinés aux clients qui n’étaient pas venus. Un « collègue » racolait en route, avec un système de lampes, les automobiles novices.

La musique joua. François de Séryeuse fut heureux de ce bruit qui lui permettait de se taire.

Il se tourna vers Mme d’Orgel, sans penser qu’il lui souriait.

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