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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

jour frivole. On attribuait à ce prince le sens du plaisir. La raison en était simple : si un endroit était triste, Mirza rebroussait chemin. Chasseur infatigable, il ne s’entêtait jamais ; et son acharnement à poursuivre le bonheur, le plaisir, prouvait assez qu’il ne les tenait point.

Mirza portait beaucoup d’amitié à François de Séryeuse. Celui-ci le lui rendait. Il soupçonnait ce prince de valoir mieux qu’une aimable réputation.

Mirza était devenu un tel fétiche, on lui attribuait si bien le pouvoir d’animer une fête, que chacun se forçait à montrer de l’entrain dès qu’il paraissait. François de Séryeuse, ce soir-là, vit en Mirza un fâcheux. Son arrivée secoua la bande. Personne n’avait encore songé à danser. On dansa. François de Séryeuse n’était pas un danseur. Il se désolait de ne pouvoir étreindre Mme d’Orgel.


Un couple qui danse révèle son degré d’entente. L’harmonie des gestes

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