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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

François de Séryeuse trouva le comte d’Orgel plus que la veille identique au portrait tracé de lui par ceux qui ne l’aimaient pas. Dans sa surprise il rapetissa toute sa soirée et sa nuit à mesure d’homme, et même d’homme du monde. Il en niait le merveilleux, ne voulant plus voir dans cette espèce d’entente qu’un tour joué à Paul Robin. Aussi quand ils passèrent au salon, François cherchait un moyen correct de prendre congé le plus vite possible.


Un feu de bois brûlait dans le salon. La vue de cette cheminée éveilla chez Séryeuse des souvenirs de campagne. Les flammes fondaient la glace qu’il sentait le prendre.

Il parla. Il parla simplement. Cette simplicité choqua d’abord le comte d’Orgel, comme une exclusion. Il n’avait jamais pensé que quelqu’un pût dire : « J’aime le feu. » La figure de Mme d’Orgel, par contre, se mit à vivre. Elle était

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