Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/288

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roi des Rakshasas ; car tu n’obtiendras jamais un plaisir égal à celui qu’il te promet. »

Après qu’il eut bien examiné l’entreprise, qu’il eut dessiné son plan avec justesse, qu’il eut pesé le fort et le faible des avantages et des inconvénients : « Voilà ce qui est à faire ! » se dit-il, arrêtant sa résolution ; et, l’esprit solidement assis dans son dessein, il se dirigea vers la magnifique remise où l’on gardait son char. Quand il se fut rendu là en secret, le roi des Rakshasas jeta cet ordre à son cocher : « Que l’on attelle mon char ! »

À ces mots, le cocher aux mouvements agiles d’atteler à l’instant même ce véhicule beau, resplendissant, muni de tous ses harnais, orné de tous ses drapeaux. Le fortuné monarque des Rakshasas monte sur le char fait d’or, avec des ornements d’or, allant de sa propre volonté, quoique attelé d’ânes, parés d’or eux-mêmes, avec des visages de vampires. Ensuite, il dirige sa marche vers l’Océan, souverain maître des rivières et des fleuves.

Le Démon passa au rivage ultérieur et vit dans un lieu solitaire, pur, enchanteur, s’élever un ermitage au milieu des bois. Là, il vit un Rakshasa, nommé Mâritcha, qui, ses cheveux roulés en djatâ, une peau noire de gazelle pour vêtement, vivait dans l’abstinence de toute nourriture.


Il s’approcha de l’anachorète ; et, quand il eut reçu de Mâritcha les honneurs exigés par l’étiquette, le monarque habile à manier le discours lui tint ce langage :

« Mâritcha, écoute maintenant les paroles que va prononcer ma bouche, je suis affligé ; et mon suprême asile dans mon affliction, c’est ta sainteté ! Entre plusieurs