Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/121

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mots si heureux et semblables en douceur à l’ambroisie même, le cœur des singes fut tout rempli de joie.

Le fils de Bâli, Angada le serre dans ses bras avec étreinte ; il prend sa main dans la sienne ; puis il s’assoit. Tous les singes font cercle autour de lui dans ces bois charmants du grand mont de Mahéndra et se livrent à la joie la plus vive.

Accroupis aux pieds du Mâroutide sur les grands blocs de la montagne, les principaux des singes, impatients de l’entendre conter de quelle manière il avait traversé la mer, comment il avait pu voir, et Lankâ, et Sîtâ, et Râvana, se tiennent de toutes parts autour de lui, et tous, les mains réunies en coupe à leurs tempes. Les yeux brillants de joie, ils demeurent tous en silence, attentifs, recueillis, et le visage dressé vers les paroles qu’allait dire Hanoûmat.


Après qu’il eut raconté toutes ses aventures, Hanoûmat, le fils du Vent, prit de nouveau la parole dans le plus beau langage : « La victoire de Râma, le zèle de Sougrîva et ma grande natation aérienne pour aller vers la chaste Sîtâ, ont porté des fruits. Telles que sont les œuvres de cette noble dame, sa pénitence peut sauver les mondes, chefs des singes, ou les brûler même dans sa colère.

« La puissance de Râvana, ce grand monarque des Rakshasas, est infinie de toute manière, puisqu’il a touché cette femme vertueuse et que son corps n’est point éclaté en cent morceaux ! La flamme du feu, touchée avec la main, ne ferait pas elle-même ce que peut faire la fille du roi Djanaka, quand son âme est émue de colère. Environnée de Rakshasîs, cette dame charmante est acca-