tal » fait lui-même son apparition : avec Le Trosne, par exemple, dans l’Intérêt social publié en 1777[1].
Telle est, dans son ensemble et ses principales conséquences pratiques, la théorie de la productivité de l’agriculture et de sa prédominance absolue, sur les autres branches du travail.
Mais ce système ne garda pas longtemps de défenseurs aussi intransigeants que ceux que nous avons vus jusqu’à présent. Quelque excuse qu’il pût trouver alors dans l’importance relativement plus considérable de l’agriculture comparée, aux manufactures, au commerce et aux transports, on s’aperçut bien vite qu’une pareille doctrine était inadmissible.
Dès 1766, Turgot écrivait déjà à Dupont : « Vous êtes les protecteurs de l’industrie et du commerce, et vous avez la maladresse d’en paraître les ennemis ». Pourtant, avant d’abandonner entièrement la classification physiocratique, on essaya de faire disparaître l’appellation de « classe stérile », en la remplaçant par quelque autre nom qui fût moins évidemment impropre et qui n’eût pas le même caractère odieux. Turgot, dans ses Réflexions sur la formation et la distribution des richesses, se mit à dire « classe stipendiée[2] », et Dupont proposa l’expression de « classe subordonnée ». Tous ces mots avaient le même, tort ; ils niaient ou dissimulaient la productivité incontestable, et dès lors incontestée, de l’industrie manufacturière, des transports et même du commerce.
Nous abordons un dernier sujet.
Ici, nous intervertissons un peu l’ordre que nous avions indiqué plus haut, et nous allons discuter si les physio-
- ↑ « Au moyen de la durée plus ou moins grande des ouvrages de main d’œuvre, si une nation possède un fonds considérable de richesses — indépendant de sa reproduction annuelle — qui forme un capital accumulé de longue main… qui s’entretient et s’augmente toujours » (Intérêt social, ch. iv, § 8, édition Daire, p. 928).
- ↑ Op. cit., § 15.