Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/782

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listes qui nous séparent. Lorsque la vérité chrétienne décide dans les matières économiques, c’est fort souvent dans le sens socialiste[1] ». L’auteur essaie d’appliquer ses théories aux diverses questions de la propriété, de l’hérédité et des impôts, en partant de la formule que « le droit de propriété est autre chose qu’un droit : c’est un service fondé sur une utilité sociale[2] » ; Mieux que cela : la société pourrait très justement étendre le principe de la communauté de toutes choses, bien que l’Église le restreigne au seul cas d’extrême nécessité[3].

En Autriche ce parti, auquel ont adhéré des personnalités telles que le prince de Lichtenstein et le baron de Vogelsang, a pris une réelle influence, en même temps qu’il y a été plus osé que nulle part ailleurs. Il faut dire, il est vrai, que les progrès de l’élément juif dans la plus grande partie de la monarchie austro-hongroise devaient provoquer assez naturellement, une réaction, et que cette réaction, comme toutes les autres, était exposée à ne pas se renfermer dans de justes limites. C’est cependant un fait bien connu et bien explicable, que les sociétés économiquement les plus éclairées et les plus fortes sont celles qui résistent le mieux à l’infiltration sémitique, selon la judicieuse remarque que M. Claudio Jannet en a faite[4]. Donc

  1. Sertillanges, Socialisme et Christianisme, pp. 271, 292.
  2. Op. cit., p. 173.
  3. Op. cit., pp. 176-177. — Il est vrai que M. l’abbé Sertillanges est profondément étranger aux sujets économiques qu’il côtoie. Ainsi, en matière de prêt à intérêt, non seulement il en est resté à l’argumentation surannée de la scolastique, comme si tout ce qui s’est dit depuis lors lui était inconnu : mais, pour expliquer la conduite actuelle de l’Eglise, il en est réduit à déclarer que « la complexité croissante des affaires a fait passer le problème de sa forme élémentaire à des formes tellement compliquées que les hommes religieux ne le peuvent plus résoudre d’eux-mêmes » (Op. cit., pp. 163-164). M. l’abbé Sertillanges n’y comprend rien, c’est entendu : mais ce n’est pas une raison, ce nous semble, de faire aux autres le reproche bien immérité de n’y pas comprendre davantage.
  4. Claudio Jannet, Capital, spéculation et finance au XIXe siècle, p. 547. « Même financièrement parlant, dit-il, les juifs sont d’autant moins malfaisants que la société est plus chrétienne et que l’état économique est plus sain » (Loc. cit.).