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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/155

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que M. Astié ait éclairci tous ces points, nous suivrons l’exemple de M. Sainte-Beuve ; nous chercherons dans l’entretien dont nous parlions tout à l’heure une révélation du plan de Pascal d’un plus haut prix que les lumières incertaines tirées de quelques notes mystérieuses et contradictoires, comme les oracles de l’antiquité. Or cet entretien menace fort le système du nouvel éditeur, car il nous montre Pascal partant des livres de Moïse, et n’abordant le Nouveau Testament qu’après avoir parcouru l’Ancien.

Les témoignages de Pascal sont peu favorables à M. Astié. S’il peut citer quelques mots à l’appui de sa thèse, il y en a plusieurs qui la réfutent. Mais qu’importe ? Nous-même, on le sait, nous ne comptons guère sur les indications de Pascal ; si nous les invoquons dans ce moment, ce n’est que pour enlever à l’éditeur un avantage qu’il croit avoir. Au reste, M. Astié peut fort bien s’en passer. Il ne cherche pas le plan que Pascal s’est proposé, mais bien celui qu’il aurait dû se proposer s’il eût été conséquent. Il veut perfectionner Pascal.

Mais quoi ? cette transition si logique et si saisissante, le plus éloquent des écrivains ne l’aurait-il donc pas aperçue ? Et Vinet, qui n’était pas non plus un écrivain médiocrement éloquent, Vinet qui s’est occupé si longtemps et avec tant d’amour de Pascal, et qui, de ses deux mains, a déployé devant