Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/342

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Un chevalier errant, Philandre, une infante, Lucelle, et leur valet, Zacorin, sont transportés dans le pays de Cocagne par la puissance de l’enchanteur Alquif. Le roi de Cocagne a deux ministres, Bombance et Ripaille. Bombance accueille les étrangers au nom de son maître, et leur fait la description du pays.

Les vins les plus exquis coulent de nos fontaines ;
Les fruits naissent confits dans toutes les saisons ;
Les chevaux tout sellés entrent dans les maisons ;
Le pigeonneau farci, l’alouette rôtie
Nous tombent ici-bas du ciel comme la pluie.

En parlant ainsi, ils s’approchent du palais royal, qui s’offre tout à coup à leurs yeux : un palais bien tentatif, car les colonnes en sont de sucre d’orge et les ornements de fruits confits. Nos voyageurs se disposent à le manger, au grand désespoir de Bombance, lorsque le roi lui-même se présente :

Que chacun se retire et qu’aucun n’entre ici ;
Bombance, demeurez, et vous, Ripaille, aussi.

Le roi de Cocagne, comme l’Auguste de Corneille, songe à abdiquer. Il est sujet à des indigestions.

Je ne suis pas heureux tant que vous pourriez croire ; Quel diable de plaisir ! Toujours manger et boire !