Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/343

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Dans la profusion le goût se ralentit ;
Il n’est, mes chers amis, viande que d’appétit.

. . . . . . . . . . . .


Je suis donc résolu, si vous le trouvez bon,
De laisser pour un temps le trône à l’abandon.
Le trône cependant est une belle place.
Qui la quitte, la perd. Que faut-il que je fasse ?
Je m’en rapporte à vous, et par votre moyen
Je veux être empereur ou simple citoyen.

C’est sans doute en songeant à cette tirade que Schlegel disait que’la parodie des vers tragiques est un des meilleurs motifs de la comédie. Le roi se laisse persuader qu’il ne doit, pas abdiquer, après quoi, il tombe éperdûment amoureux de l’infante et se hâte de faire jeter en prison le chevaller errant. On ne dit pas si les verrous de la prison sont aussi faits de sucre d’orge. Quoi qu’il en soit, le chevalier errant et sa belle infante seraient dans une situation bien cruelle sans l’enchanteur Alquif, toujours prêt à leur venir en aide. Il possède une bague qui a la propriété de rendre fou celui qui la met à son doigt. Zacorin, leur valet, devenu fort à propos l’échanson royal, se charge de la faire mettre au roi de Cocagne. Il lui présente un bassin avant son repas :

ZACORIN.

Sire…

LE ROI.
Que voulez-vous ? tous ces apprêts sont vains.