Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/383

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de l’examen rigoureux par lequel il a fait passer les principes divers de la critique littéraire. M. Stapfer en a eu le sentiment : « La comédie pourrait peut-être mieux finir, dit-il en terminant ; mais c’est ici un livre de bonne foi, et je suis forcé d’en demeurer là. » Ce livre, c’est le procès de la critique : elle a été pesée et trouvée légère.

Je n’ai pas l’intention de conclure à mon tour. Mais, ainsi que le dit M. Stapfer et comme l’académie elle-même a pris soin de le constater officiellement, il y a aujourd’hui une question de la critique littéraire, et il n’est guère possible de l’étudier sans essayer d’en marquer au moins la portée. Peu de mots suffiront.

La question de la critique littéraire, si nettement posée par M. Stapfer, n’est point isolée. Elle se rattache par des liens étroits à la plupart des grandes questions qu’agite notre époque. Nous vivons dans un siècle peu favorable au dogmatisme. Partout où il le rencontre, il lui intente un procès. En théologie, il poursuit de ses sarcasmes les syllabus pontificaux et généralement tous les résumés de doctrine ; en philosophie, il a déclaré la guerre aux a priori de la métaphysique ; dans les sciences naturelles, il révoque en doute, sous prétexte d’obscurité, cette notion d’espèce si chère aux anciens classificateurs ; en littérature enfin, il repousse sans scrupules les