et il n’en est sorti que pour le continuer en l’épurant. Talent, savoir, il a tout ce qu’il faut pour conquérir une place au premier rang ; surtout il a l’instinct de la situation, et sa première œuvre est de celles qui montrent la voie en avant. Ce qu’il y a de trop calculé dans sa Petite comédie, la recherche exagérée de l’effet comique, tient sans doute à la préoccupation du succès, préoccupation bien naturelle chez un débutant, surtout dans une époque où il est si difficile de piquer la curiosité publique et de fixer un instant l’attention. Il se corrigera de ce premier défaut. Que dis-je ? il s’en est déjà corrigé. Un esprit aussi juste éprouve bientôt le besoin de ne se parer que de sa seule justesse. Pas plus loin que l’année dernière, M. Stapfer nous donnait un nouveau volume, intitulé : Causeries guernesiaises, qui n’est, en apparence, qu’un cours à l’usage des jeunes demoiselles, qui, en réalité, est un volume de fine et exquise littérature. C’est le même talent, mais déjà épuré. M. Stapfer n’a qu’à continuer : nous attendons de lui une nouvelle démonstration, démonstration vivante, de ce que peut en critique le véritable sceptique, celui qui regarde et qui y met toute son âme.
Est-ce à dire que M. Stapfer trouve jamais une solution à ce qu’il a lui-même appelé, la question littéraire ? Nos espérances ne vont pas jusque-là. Il lui sera facile d’associer dans une combinaison toute personnelle des tendances opposées, de couronner