Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/17

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Mais on ne saurait trop répéter, à cause des récriminations passionnées que ses adversaires élevèrent alors contre lui, que malgré ses défauts il contribua puissamment au bon établissement et à l’avancement du Détroit, eu égard aux circonstances ou il se trouvait, et au peu de ressources dont il disposait. Sans doute il ne fit pas ce qu’on aurait pu faire, sans doute il eut été très avantageux pour le pays, qu’il se fut abstenu des exactions qu’il faisait peser sur ceux qui venaient s’établir au Détroit. — Mais encore faut-il reconnaître qu’il prit beaucoup de peine pour y amener du monde, pour y faciliter leur établissement, et qu’il réussit dans cet effort. — 45 à 50 familles à établir, dans un pays complètement désert au milieu des sauvages, sans autre ressources ni provisions que celles que l’on apportait avec soi, ou que l’on pouvait créer sur les lieux ; à plus de 200 lieues de toute endroit habité et civilisé, ou on put trouver secours et appuis ; ce n’était pas une entreprise vulgaire ni facile.

On n’avait point d’autre recours que Montréal qui alors n’était guère plus considérable que n’est Sandwich aujourd’hui ; pour s’y rendre on n’avait pas d’autre moyen de communication que les canots d’écorce qui ne pouvaient guères circuler que la moitié de l’année. Aujourd’hui