Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/29

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fruits par l’effet des colons ainsi expédiés et établis aux frais de l’État, mais en outre cette immigration artificielle attira l’attention sur ce pays, et comme il arrive toujours en pareille circonstance elle détermina un courant naturel et spontané d’immigration vers le Détroit.

Les secours du Roi ne s’adressaient qu’aux hommes mariés suivis de leur familles, mais il advint qu’un grand nombre de jeunes gens accompagnèrent ou suivirent ces convois, proprio motu, et en 1751 et 1752 il en était venu une telle quantité se fixer dans la colonie que le commandant M. de Céloron écrivait au Canada, que ce qui manquait le plus à Détroit maintenant c’étaient des filles que pussent épouser les nouveaux venus ; or il fallait pour cela qu’il fut arrivé un bien grand nombre de jeunes gens, car il y avait à ce moment même à Détroit ainsi que le constate le recensement de 1750 — dans les familles déjà établies d’ancienne date à Détroit 33 filles au-dessus de 15 ans, et 95 au-dessous de cette âge.

Malheureusement à partir de 1752, une mauvaise récolte qui réduisit beaucoup les approvisionnements de Détroit, et surtout les pronostics menaçants d’une guerre prochaine, obligèrent de suspendre ces envois administratifs de colons. Mais ce courant naturel d’immigration qui s’é-