Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prêter aux hommes, ils ne doivent jamais s’y livrer, ils ne connoîtront donc jamais les charmes de l’amitié. Que je suis à plaindre, si la royauté est incompatible avec le plus grand de tous les biens.

Quand un Prince bien né, répondit Amenophis, n’oublie point qu’il est homme, il peut trouver des amis qui n’oublieront pas qu’il est Roy : Mais son amitié ne doit jamais le faire agir par goût, ni par inclination dans les affaires de l’Etat. Comme particulier, il peut jouir des plaisirs d’une tendre amitié, mais comme Prince, il doit ressembler aux Immortels qui n’ont aucune passion.

Après ces réflexions, Cyrus impatient de sçavoir le sort d’Ame-