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pas d’importance si nous ne pouvons empêcher la guerre — il suffit pour les pacifistes de n’avoir rien à se reprocher d’avoir fait pour eux tout ce qu’ils pouvaient pour ne pas faire partie eux-mêmes de la guerre. En ce qui concerne ceux qui sont enthousiasmés et qui se plient, il pourrait être discuté s’ils ne tombent pas par la loi de sélection en faisant chemin libre pour un développement plus pacifique.

Est-ce que l’objection est vraiment un affaiblissement de la force de résistance parmi les peuples démocratiques et plus « libertaires » « dans cette partie du monde qui n’est pas encore folle » ? Le professeur Einstein devrait nous prouver que la guerre qui éclatera sera des deux côtés autre chose que la démence et la folie. Nous croyons qu’il vaut mieux continuer à dire avec Bertrand Russel : « Aucun des maux qu’on veut éviter par la guerre n’est pire que la guerre elle-même. »

En ce qui concerne la proposition du professeur Einstein de mettre à la place de l’objection à la guerre, le rapprochement de ces gouvernements et pays qui veulent un progrès pacifique contre un État ou plusieurs qui veulent la guerre et vont à l’attaque, c’est notamment le point de vue des gouvernements réunis dans la S.D.N. Mais ce point de vue est faux, car la guerre est une loi de vie pour l’État dans des intervalles réguliers, ce qui est prouvé depuis longtemps par la sociologie. Dans toute l’histoire nous ne trouvons pas un seul État qui aurait pu tenir sans guerres. Chaque gouvernement veut le « progrès pacifique » aussi longtemps qu’il est avantageux ; une guerre lui promettant plus, c’est l’État qui la fait.

Cette opinion naïve du « progrès pacifique » parmi les gouvernements est réfutée aussi par le fait qu’il n’y ait pas un seul gouvernement qui désarmerait volontairement.

Même les États « désarmés » comme l’Allemagne, la Hongrie, etc., ont toujours gardé un petit reste d’armements qui ont été accordés par les traités. Et au lieu de désarmer entièrement pour ôter tout prétexte aux autres gouvernements pour une nécessité d’armement, ils se