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elle-même. C’est un facteur de premier ordre qui ne peut pas être négligé.

Il s’ensuit aussi que pour réussir la révolution sociale doit être anarchiste. Seul l’anarchisme-communiste comprend la nécessité de la destruction des engins de guerre, c’est-à-dire de l’État. Toute autre théorie et pratique révolutionnaire, qui pactise avec le principe étatiste, est obligé de poursuivre cette production meurtrière. Elle sera vaincue ; elle échouera, militairement et économiquement


Tendances psychologiques et économiques conduisant à l’anarchisme

Sans doute, les tendances économiques, qui aboutissent à l’anarchisme-communiste, ne suffiraient pas à y parvenir, si faisaient défaut les facteurs psychologiques. Bergson a dit très justement, que toute évolution se passe d’abord en l’individu – il en est de même avec les forces émancipatrices de notre temps. Elles se forment instinctivement dans l’intelligence humaine. Dans ce sentiment et cette création instinctives à l’œuvre dans l’humanité, nous avons la preuve de la réalisation lente des idées que nous autres anarchistes-communistes nous concevons clairement. C’est ainsi que les conceptions anarchistes sont fort bien justifiées par les paroles suivantes qui se trouvent dans un ouvrage de Théodor Lüddecke et Jérôme Davis, « Le Problème de la Paix industrielle » (Éditions Paul List, Leipzig), Lüddecke dit, entre autres :

« Le monde contemporain n’a pas de but, il n’y a pas à en douter, Si l’on observe le cours de l’évolution, on a l’impression d’un écoulement, d’une succession d’événements, sans dessein ni propos. Il y a manque d’une idée dirigeante stable. Ce qui manque au monde, c’est un plan social et économique. On n’aperçoit pas encore clairement les piliers, qui supporteront et devront supporter à notre époque de technique le grand bâtiment social. »