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L’assertion que le capitalisme crée le socialisme ou ses conditions d’existence est fausse (seule la révolution sociale peut le faire) — de même qu’est fausse cette autre affirmation qui considère la technique comme un instrument du capitalisme et qui attribue à la révolution sociale le devoir de détruire la technique avec le système capitaliste.

L’anarchisme, en effet, n’est rien autre que le développement en toute liberté de tout ce que la nature, nos impulsions sociales et notre intelligence accomplissent déjà aujourd’hui imparfaitement et insuffisamment, empêchés qu’ils sont par les entraves autoritaires.

L’anarchisme est à l’œuvre au sein de la société, de la vie humaine, de l’impulsion des masses, de la vie intellectuelle et culturelle, dans la technique et dans l’économie. Il sera réalisé par la volonté active d’une minorité assez grande, par la révolution anarchiste. La révolution sociale aura peu de chose à détruire des facteurs techniques existants, elle en usera librement, voilà tout !

La vie sociale et économique se développe tout autrement que le marxisme l’avait cru. L’esprit qui l’influence (qui est naturellement aujourd’hui dans les intérêts des possédants) est bien défini dans un article du susdit Theodor Lüddecke, « Le nouvel esprit économique » :

« Ce que beaucoup d’industriels disent concernant la formation future des relations entre l’usine et les ouvriers, est quelquefois plus radicale que ce que certains utopistes socialistes pourraient rêver. Le principe dominant est la tendance d’unir les ouvriers au cadre et à la perspective de l’entreprise. Il faut que les ouvriers fassent partie intégrante des tendances de la production, créer une communauté de production, vivante, qui possède les mêmes intérêts. »

L’organisation ouvrière anarchiste unie en vue la production n’est rien de plus que cela. La révolution sociale n’aura rien à faire d’autre que détruire le monopole privé.

Lüddecke est impulsé, cela va sans dire, par des intérêts capitalistes et il ne comprend rien aux tendances qu’il préconise, car, en fin de compte, il s’écrie en soupirant :

« Ce qui nous manque ce sont des plans de réalisation,