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ou, comme Ford le dit, des plans sociaux. Nous avons besoin d’une nouvelle technique de la vie. »

Oui, nous avons besoin de tout cela, mais ce pauvre auteur ne se doute pas que l’anarchisme-communiste comporte déjà tout cela.


Les syndicats, le syndicalisme et l’anarchisme

Les syndicats sont les pionniers de la révolution sociale à tel point qu’ils sont étroitement liés aux conceptions générales de l’anarchisme-communiste.

Mais, c’est une idée fausse d’apercevoir dans un syndicat en soi une incarnation de la libre société de l’avenir. Le syndicat n’est qu’une association d’intérêts pour le profit du prolétariat et l’histoire des syndicats nous apprend que même là où il a obtenu ses plus grands résultats, ceux-ci n’ont jamais abouti à une diminution du profit des patrons. Bien que les syndicats aient grandi en importance dans le monde entier, la classe capitaliste est devenue plus riche.

Il était nécessaire de dire cela pour faire comprendre que le syndicat n’a de valeur libératrice que comme organisation anarchiste.

Il en est de même pour le syndicalisme, quand il combat le mouvement et l’organisation anarchistes et ne veut pas d’une union autonome avec eux. Le meilleur exemple se trouve dans l’histoire du syndicalisme français qui se détacha hypocritement du mouvement anarchiste en parlant de « l’autorité du parti anarchiste », tomba ensuite dans la corruption et perdit sa valeur révolutionnaire. Ceux qui recommandent à l’ouvrier la vieille brochure d’Emile Pouget : « Le Syndicat », ne lui rendent pas un bon service. Toutes ses affirmations et hypothèses se sont montrées erronées. Surtout là où il prétend que le syndicalisme représente les intérêts économiques du prolétariat, tandis que l’anarchisme n’en expose que les idées et les buts. Inconsciemment, Pouget démontre par ses affirmations la grande pauvreté du syndicalisme, et encore son assertion n’est-elle pas juste, car nulle part le syndicalisme