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français n’a pu sauvegarder les intérêts économiques du prolétariat sans parler de ses devoirs dans l’avenir. Seule, une organisation syndicaliste qui place au dedans de, et œuvre de concert avec l’organisation anarchiste, peut accomplir des actions anarcho-syndicalistes, et sauvegarder des intérêts économiques et sociaux pour le présent et pour l’avenir.

Celui qui ne veut pas admettre cela, ne veut rien apprendre par les faits. Il mène le syndicalisme au destin qu’il a eu en France, ou, plus tard, aux Pays-Bas, où la plus grande partie du syndicalisme s’est alliée au bolchévisme, après avoir combattu pour « l’indépendance » du syndicalisme.

La preuve que le mouvement syndical n’a de valeur qu’en tant qu’organisation anarchiste, on l’aperçoit dans le sort du mouvement syndical centraliste, dans son impuissance malgré son grand nombre d’adhérents. Cette impuissance est basée sur le manque d’idées constructives. Le monde bourgeois le comprend fort bien et sait qu’il n’a rien à craindre d’un pareil mouvement. Voyons ce que W. Starcke en dit dans sa « Politique économique ou sociale » :

« On peut définir le mouvement syndical allemand en écrivant, que le temps de sa plus grande importance est passé depuis 1918. Il existe assez de forces à l’intérieur et à l’extérieur pour le décomposer, de sorte que ce mouvement ne retrouvera jamais son pouvoir du passé. La faute principale de leur faiblesse incombe aux syndicats eux-mêmes. Les syndicats n’ont pas encore bien compris la situation et les conditions générales de la production. La cause la plus profonde de la crise des syndicats, n’est pas encore comprise, c’est le manque d’idées. »

Ceux qui croient que le syndicat se suffit et préconisent son « indépendance », devraient bien réfléchir aux lignes ci-dessus.