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La Liberté et le Droit des travailleurs à la Propriété commune

C’est le but de l’anarchisme-communiste de réaliser ces deux principes dans la vie de l’homme et de la société.

Comment ces deux bases primordiales de nos conceptions commencent à se réaliser, nous pouvons le vérifier dans une entreprise coopérative, la Columbia Conserve Company, dont le siège est à Indiana (Amérique du Nord) qui a obtenu de forts beaux résultats et a ainsi démontré la praticabilité de nos idées.

De nos jours, on entend souvent dire que la liberté sera un empêchement à la production technique. Je ne fais que rappeler les paroles de Lénine sur la liberté comme un « préjugé bourgeois » et il n’y a pas un projet de socialisme gouvernemental qui ne se méfie de la liberté. Ceux qui croient à la nécessité d’une période transitoire pour le passage du capitalisme à la société libertaire, ne mettent pas non plus leur confiance en la liberté.

Il en va tout autrement avec nous, anarchistes-communistes. Seule la liberté nous apparait comme l’élément créateur d’un prolétariat et d’une humanité libérée.

Il faut donc nous réjouir lorsqu’un homme d’affaires, un homme pratique, vient confirmer nos conceptions et mettre fin à l’hypocrisie d’une dictature. W. P. Hapgood, le président de la coopération ci-dessus mentionnée, y parvient sans peine dans son précieux essai sur « L’Industrie et la Nature humaine » :

« Après l’amour, la liberté a la plus grande influence sur l’individu. La liberté permet à l’homme de faire un travail créateur. Qui connait l’industrie sait qu’elle n’est pas libre. 95 % des êtres humains employés dans l’industrie sont en vérité des esclaves. Les ouvriers n’ont aucune voix dans la gestion de leurs intérêts industriels, de ces affaires qui ont une si grande importance pour leur bien-être. Aussi longtemps que ce système durera, c’est-à-dire, aussi longtemps que la plupart des hommes se trouveront pendant la plus grande partie du jour dans une situation, qui ne leur procurera aucune satisfaction et détruit leurs forces,