Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/38

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d’école. Le pasteur lit dans un livre ; chaque fois, on récite sa leçon. On apprend ce qui est permis et ce qui n’est pas permis. On apprend aussi que les méchants sont punis et les justes récompensés. Et Aline était de bonne volonté pour le bien.

Cependant Julien, s’enhardissant, lui passa le bras autour de la taille et l’attira à lui. Et elle se défendait ; mais le crépuscule la poussait et l’herbe aussi, avec sa rosée, et les branches, et l’ombre qui disait : « Va vers lui. » Son cœur s’était gonflé et pesait avec toutes ces choses, l’inclinant vers Julien. Après, elle vit la bouche de Julien sur sa bouche, et son corps se fondit comme la neige dans le soleil.

Elle rajusta ses cheveux défaits. Les dernières clartés du ciel se dissipaient à l’horizon. Elle comprit qu’il était tard et elle partit en courant.