Page:Ramuz - La grande peur dans la montagne, 1926.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
DANS LA MONTAGNE

— Je veux seulement qu’on me laisse tranquille.

Il a montré à l’oncle sa carabine :

— Allez à leur rencontre. Empêchez-les de trop s’approcher. Et surtout qu’on ne monte pas.

Alors le vieux avait laissé tomber ses lèvres dans sa barbe, puis c’est sa barbe elle-même qui est tombée en avant, tandis qu’on a vu les deux frères reculer jusque dans l’angle de la chambre, où ils lèvent le bras, et ils se cachent la figure derrière ; mais Joseph :

— Oh ! il ne vous faut pas avoir peur.

Il entrait. Il a ôté son chapeau.

Il a dit :

— Je suis seulement venu lui dire adieu.

Il venait d’ôter son chapeau, il s’est tenu un instant dans le cadre de la porte sans bouger, tête nue, regardant du côté du lit, puis il se tourne vers les deux hommes ; alors il semble bien qu’il a dû leur demander quelque chose, parce que l’un des deux a essayé de parler, cherchant ses mots dont quelques-uns sont ensuite venus dehors difficilement.

— Ah ! a dit Joseph, c’est à cause de moi… Ah !