Page:Ramuz - La grande peur dans la montagne, 1926.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
LA GRANDE PEUR

Il recommençait, mais à présent c’est vers elle qu’il se tournait :

— Ah ! c’est à cause de moi !… Oh ! qu’est-ce que tu as fait ?

Il s’était avancé un peu, c’est de quoi les deux autres avaient aussitôt profité pour se glisser le long du mur jusqu’à la porte ; si bien qu’il n’y a plus eu que lui, et elle, dans la chambre ; ils n’ont plus été que les deux.

— Tu n’aurais pas dû ! a-t-il dit.

Il s’est avancé encore un peu :

— Tu vois bien que je serais venu… Victorine.

Sa figure à elle a semblé bouger, elle bouge, elle ne bouge plus. Il était debout. Il était debout à côté du lit. Il la regardait de haut en bas.

Le plafond qui était très bas faisait qu’il gardait la tête baissée ; il avait mis ses mains l’une dans l’autre sur son chapeau.

— Victorine.

Elle ne répondait pas.

— Victorine…

Il a dit :

— Ah ! c’est vrai, mon Dieu !…

Il a dit :

— Tu vois que je suis venu.

Il a dit :