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LA GRANDE PEUR

de Joseph et plus haut dans l’escarpement, d’où des pierres sont descendues en roulant jusqu’à lui, du moins c’est ce qu’il lui a semblé, parce qu’on ne pouvait toujours rien voir, de ce côté-là non plus. Et, dans le même moment elle a été encore sur le lit ; c’est la seule chose qu’il voyait encore : sur son lit de là-bas, avec les deux bougies, la soucoupe pleine d’eau, une branchette de mélèze trempant dans l’eau de la soucoupe : la seule chose qu’il continuait de voir, demandant de nouveau la permission avec sa main : Oh ! est-ce que j’ose ?… quand donc des pierres se sont mises à rouler ; — alors Joseph s’arrête brusquement.

Il voit que les vapeurs qui pendaient tout autour de lui comme des rideaux se soulèvent ; il voit qu’elles commencent à se défaire, elles bougent, pendant que lui-même continuait à descendre ; elles s’effrangent.

Il fait un mouvement avec la tête ; de nouveau, des pierres roulent jusqu’à lui.

Il fait un mouvement avec la tête et, par la déchirure, une lumière bleue se montre à une grande profondeur, s’éteint, puis s’allume de nouveau à quelques centaines de pieds droit au-dessous de vous, comme pour