Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/103

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plaisir à relire pour la troisième fois les mêmes nouvelles, il jeta la feuille de côté, à la grande satisfaction de celui qui lisait le Siècle de l’avant-veille, et qui, de l’extrémité de la salle, se précipita en deux enjambées sur cette nouvelle proie offerte à sa voracité.

Le dépossédé chercha, pour se distraire, à lier conversation avec Titi, ce qu’il fit d’une façon fort heureuse.

– Et vous allez toujours bien, mademoiselle ?

– Très bien ! merci, monsieur.

– Voilà une belle journée ! continua l’amateur de conversation. Il ferait bon d’aller se promener par un temps pareil ! Ah ! ils sont heureux ceux qui ont des loisirs ! mais quand, comme moi, on est dans les affaires, car je suis dans les affaires… Je ne sais pas si vous me remettez, mademoiselle ?

– Nullement, monsieur.

– J’ai eu, il y a quelque temps, l’honneur de vous offrir de la toile… Je suis marchand de toile… vous savez, je vais de maison en maison offrir ma marchandise… Si je ne suis pas établi, c’est que je ne le veux pas ; car j’ai gagné de quoi. Comme je vous le dis l'autre